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Haigo : Combiner design thinking et agilité

Haigo est arrivé au sein du collectif Sid Lee à Paris en janvier 2020. Son cofondateur et directeur général, Guewen Loussouarn, nous parle de l’entreprise qui combine le design thinking et l’agilité pour répondre aux problèmes de ses clients qui sont plus différents les uns que les autres.

 

Premièrement : le design thinking et l’agilité, c’est quoi?
Si on avait à le décrire simplement, le design thinking nous amène à focaliser sur l’utilisateur, le prototypage rapide et le mélange des expertises. L’agilité, pour sa part, nous apporte les cycles très courts et le focus sur le pragmatisme dans la livraison de solutions sans gaspillage de ressources. Chez Haigo, on mélange les deux notions au quotidien depuis cinq ans et on les enseigne à nos clients et des écoles comme HEC Paris, 42, La Sorbonne ou la London Business School.

 

Ce que Haigo fait concrètement
On y fait des choses très variées : des sites Internet, des applications mobiles, des espaces de travail, des processus, des organisations, des programmes pédagogiques… Dans des secteurs très divers comme l’assurance, le luxe, la santé ou les cryptomonnaies. Le lien commun dans tout ça, c’est la façon dont les choses sont faites et notre but ultime : on produit des trucs concrets et utiles, rapidement et avec le sourire. Et comme on est curieux, on essaye de se confronter à des sujets toujours plus différents.

 

Collaborer avec les clients, à même leurs bureaux
À sa création, Haigo n’avait pas de locaux. C’est chez AXA, un client, que les équipes sont venues s’installer. Après 15 ans en agence « classique », ça a été une révélation. On n’avait plus besoin d’organiser de réunions pour faire le point, il suffisait de poser la question dans ces bureaux à aire ouverte ou d’afficher les créations aux murs. On a aussi beaucoup appris sur la façon dont ce client fonctionnait et décidait, ce qui a grandement amélioré notre collaboration et donc, notre efficacité. C’est aussi sans compter les liens créés à la machine à café, qui eux sont imbattables.

Cette proximité est devenue clef dans notre manière de travailler, avec une limite : le jeudi, tout le monde rentre chez Haigo (aussi les bureaux de Sid Lee à Paris et ceux de Yard) pour faire le point et partager son expérience.

Et même en ces temps de télétravail, on est dans les Slack et Teams de nos clients. On a fait tomber ces barrières en nous intégrant réellement aux équipes de nos clients, et tout le monde apprécie.

 

Le processus en bref
D’abord, on trouve le(s) bon(s) problème(s) à résoudre en faisant de la recherche utilisateur. On observe, on analyse les données, on rencontre beaucoup de clients, de prospects et de partenaires, ça nous permet de bien comprendre le parcours d’un utilisateur. On en sort avec une phrase du genre : « Comment pourrions-nous aider tel public à résoudre tel problème? » C’est la base du brief pour la conception.

Ensuite, on imagine des solutions avec nos designers et un maximum d’experts de divers horizons. Pas de limites et pas de livrables imposés. Un site ou une application ne sont pas toujours les bonnes solutions, parce qu’ils sont parfois trop complexes à déployer et pas toujours utiles dans le contexte, alors on trouve la meilleure solution à notre problème.

Enfin, on fait en sorte que ces belles idées ne restent pas sur des Post-its. Entre le prototype et le produit, service ou expérience qui rencontreront l’utilisateur, il peut se passer énormément de choses. On travaille donc avec tous les experts nécessaires pour construire la solution progressivement avec des livrables réguliers. On garde toujours la vision d’ensemble, mais cette approche offre l’avantage de pouvoir progresser chaque semaine en étant sûr d’être sur la bonne route puisqu’on teste la solution régulièrement.

 

Du concret : un brief de la Banque Publique d’Investissement
La Banque Publique d’Investissement en France (Bpifrance) voulait aider les patrons de PME à mieux intégrer le numérique au quotidien. L’intuition initiale était de créer un portail de contenus très poussé : gros budget, beaucoup de planification, beaucoup d’acteurs à mobiliser. La recherche utilisateur nous a d’abord permis de voir que le public cible avait très peu de temps à consacrer à la formation, soit environ le temps d’une pause-café pendant laquelle il aime regarder des nouvelles sur son téléphone. Ensuite, que les besoins de leur public cible étaient très pragmatiques (« Comment envoyer un courriel à tous mes clients? ») et qu’ils valorisaient le retour de leurs pairs plutôt que des contenus créés par des Parisiens loin de leur réalité.

En travaillant avec des conseillers locaux et des patrons, on a conçu et testé une application mobile très simple contenant de courtes leçons de deux minutes : le digital coach pour la Banque Publique d’Investissement en France. Plutôt que la développer nous-mêmes, on a choisi une application sur étagère dont notre client était justement investisseur, et pour la distribution, pas de grandes campagnes marketing, mais un relai par les conseillers Bpifrance locaux. On est loin de l’intuition initiale, mais c’est la bonne solution : plus proche du terrain et beaucoup moins chère.