Gens

Créer sa marque : Christina de la Cruz

Pour souligner l’apport de celles qui innovent quotidiennement et qui n’hésitent pas à enfreindre les règles, voici le deuxième article d'une série de portraits sur nos leaders créatives.

 

Le parcours de Christina de la Cruz pour devenir directrice de création a été truffé de surprises. Alors qu’elle faisait ses études préparatoires de médecine, elle a été incitée par son père à étudier le procédé d’impression en creux. Ce changement de parcours l’a menée à découvrir la direction artistique et à entamer une carrière comme créative. Depuis, elle a vécu dans 13 villes de 5 pays différents et a travaillé dans divers domaines, dont la mode et les technologies.

Passionnée d’art et de musique, Christina se rend sans cesse dans les galeries et les musées ainsi qu’à des spectacles (avant la pandémie, bien entendu) où elle puise son énergie et tisse des liens avec les gens. « On développe instantanément des liens avec les personnes autour de nous quand on partage l’œuvre d’un artiste ou une expérience, qu’on soit avec des proches ou des étrangers. » Après avoir déménagé à San Francisco, elle a étudié la permaculture qu’elle considère comme une façon de s’engager dans sa communauté. Après tout, Christina croit qu’il est important de s’impliquer dans des projets en dehors du travail.

Ses parents, deux professionnels de la santé originaires des Philippines, l’inspirent énormément. Son héritage culturel et ethnique a joué un rôle important dans son travail comme créative. John Jay, qui a longtemps été son mentor, l’a toujours aidée à se souvenir de ce que ça veut dire d’être asiatique dans le domaine de la publicité.

Lorsqu’elle travaillait comme pigiste dans une entreprise technologique, Christina a ressenti pour la toute première fois un devoir de redresser les torts en matière de diversité. « Je me suis dit qu’il vaudrait mieux que j’accepte un poste à temps plein pour être plus engagée et mieux intégrée à l’environnement afin d’aider à y bâtir une culture qui encourage la représentation et le progrès. » Fidèle à sa parole, elle contribue en ce moment aux initiatives de diversité des bureaux de Sid Lee à Los Angeles.

Considérant la gestion comme une occasion de mentorat, Christina est impatiente d’aider les créatifs de demain. Au début de sa carrière, elle a perfectionné son style en acceptant les projets dont personne ne voulait, attirée par les défis et l’occasion de créer quelque chose d’inattendu. « C’est important de nourrir notre individualité parce que c’est-ce qui nous mènera vers l’endroit où nos paroles et notre perspective seront valorisées. »

Prêchant par l’exemple, Christina entame chaque journée par une séance de méditation avant de faire le point avec son partenaire de création, Eric Molina. Entre ses réunions, ses tasses de thé et ses promenades, elle se sert de mood boards pour ancrer ses projets dans un large cadre culturel et contextuel. « C’est plus qu’un aperçu visuel, c’est un moyen d’aller chercher une influence extérieure et d’observer ce qui s’en dégage. La réponse émotionnelle est une dimension importante de son travail et c’est la pierre angulaire de sa signature, en plus des éléphants qu’elle essaie d’intégrer à toutes ses créations.

À l’avenir, Christina espère travailler davantage avec les organisations à but non lucratif. Grâce à son engagement dans le San Francisco Skate Club, elle a découvert que son expérience en publicité se prête à merveille à une cause. Inspirée par la permaculture qu’elle a étudiée, elle souhaite aussi travailler avec l’espace pour façonner les moments où les gens pourront à nouveau se rassembler. Christina laisse toujours une marque durable sur les domaines, les projets et les gens concernés par son travail. Nous sommes fébriles de voir ce qu’elle nous prépare pour la suite.

 

Consultez les autres articles de cette même série : Marie-Elaine Benoit