Inspiré : Jean-François Légaré
Le directeur éditorial de Sid Lee, Jean-François Légaré, révèle comment il se sert de la trame narrative d’un podcast policier et la prose captivante de Sylvia Plath pour propulser sa propre créativité.
Dernièrement, j’ai été captivé par le podcast de FX intitulé Morally Indefensible qui explore la relation insolite qui s’est développée entre le journaliste américain, Joe McGinniss, et Jeffrey MacDonald, à l’avant-plan du meurtre de la famille MacDonald en 1970. La trame narrative de ce podcast est fignolée avec une main de maître et truffée de rebondissements. Elle retrace la relation entre McGinniss et MacDonald, de ses débuts à sa fin inattendue où McGinniss accuse MacDonald des meurtres des membres de sa famille, dans son roman policier le plus vendu, Fatal Vision. J’ai une formation de journaliste et j’ai travaillé pendant longtemps dans les médias, alors cette histoire m’interpelle particulièrement sur le plan du fond, soit l’histoire même, mais également sur le plan de la forme, c’est-à-dire la construction de la trame narrative du podcast. Reprendre une histoire vieille de 50 ans et la rendre pertinente en 2020 est un tour de force qui montre que ce qui compte vraiment, c’est la façon dont l’histoire est présentée et racontée. Les podcasts reposent sur une organisation habile des éléments du récit, notamment grâce au choix des mots et à la façon dont ils coulent. D’ailleurs, le recueil de poèmes de Sylvia Plath, Ariel, est un exemple inspirant montrant comment jouer avec la langue; les syllabes donnent du rythme et chaque mot est choisi avec soin. Je travaille beaucoup avec les médias sociaux et je sais que ça peut sembler bizarre de faire un lien avec Sylvia Plath, mais son travail est la preuve que peu de mots suffisent pour dire beaucoup. Le storytelling est un art qui peut prendre de nombreuses formes et il est très important d’utiliser les mots efficacement, que ce soit lorsqu’on structure un podcast ou qu’on rédige des publications pour les médias sociaux. Sylvia Plath m’a appris qu’on peut être percutant avec peu, lorsqu’on mise sur une narration concise, créative et méthodique.