3PM avec Pierre Kwenders: Esthétisme, culture et empanadas

Faire vivre l’énergie électrique et le cœur de Kinshasa dans un bureau à 15 h, un mardi, ce n’est pas une tâche facile. Mais Pierre Kwendersle premier invité de notre nouvelle série de rendez-vous de 3PM, a fait tout ça et bien plus encore.

 

Carburant aux empanadas (sa collation de l’après-midi par excellence), Pierre a fait voyager nos artisans grâce à sa voix vibrante et à son rythme entrainant.

 

Né dans la République démocratique du Congo, Pierre chante et rappe en lingala, français, anglais, tshiluba et kikongo. Sa tonalité unique lui a valu une nomination aux Juno et l’attention de Vogue, The Fader, The New York Times, and Pitchfork, entre autres. Il est aussi co-fondateur de Moonshineune série emblématique montréalaise de rendez-vous musicaux internationaux qui ont lieu chaque mois, le samedi le plus près du jour de la pleine lune.

 

Notre initiative 3PM a pour but de réunir nos artisans, mais aussi de leur faire découvrir des talents créatifs émergents de la communauté.

 

Avons-nous mentionné qu’il y a des collations en plus?

 

Voici ce que Pierre avait à partager sur le sujet!

Qu'est-ce qui te garde affamé?

Les gens qui m’entourent. Voir ma famille heureuse, mes amis heureux, thrive dans leur vie, avoir du succès dans leur travail; ça m'inspire. Même quand ils sont décus un peu aussi ça m'inspire, parce que ça m’inspire à écrire des chansons!

Peux-tu nous parler de la saveur aigre-douce de ton dernier album? Est-ce que c'est intentionnel?

Je pense qu'il n'y a jamais vraiment d'intention dans mes albums, mais j'ai toujours eu une nature assez mélancolique. Je crois que cet aspect-là, bittersweet, qui se retrouve dans l'album, fait partie de mon personnage. Je peux être des fois très aimable, mais de loin, les gens peuvent penser que je suis très détestable. Le nom de l'album, d’ailleurs, en relève - José Louis and the Paradox of Love. Ma vie est paradoxale dans beaucoup d'aspects.

Qu’est-ce qui te donne du cœur au ventre?

Déjà de me réveiller tous les jours. Respirer, avoir la santé. Ça me dit que oui, je suis capable de faire mieux qu’hier.

L'importance de l'esthétisme selon toi?

L'esthétisme, pour moi, c'est vraiment essentiel. Oui, je m'exprime à travers ma musique, mais il faut raconter l'histoire aussi visuellement. De la manière dont je m’habille à la manière que je présente l'album, j’ai envie de passer un message; et aussi j’ai envie de look good! Parce que pourquoi pas. C’est bon pour l’humeur. Ça garde l’esprit sain. Tu t’habilles comme t’as envie que les gens reçoivent ton énergie.

C’est quoi, ta recette pour une pause parfaite?

Est-ce qu'on peut voyager pour la pause? À Kinshasa, à Bandal, autour d’une table avec mes amis… on mange un bon porc grillé sur le barbecue avec de la chikwangue et du piment en poussière.

Ça inclut toujours de la bouffe, une bonne pause?

Il y en a qui mangent pour vivre, d’autres qui vivent pour manger. Moi je fais partie de ceux qui vivent pour manger.

Chips ou chocolat?

En général je ne suis pas très snack. Alors chips ou chocolat…. Ça dépend des jours, mais je dirais chocolat. Les chips, c’est vraiment pas mon truc. Le chocolat, je le tolère de temps en temps. Je préfère les beignets congolais, les pâtés jamaïcains, des choses qui sont consistantes pour un bon moment. Les empanadas, par exemple, c’est bien enrobé. Il y a des légumes dedans, un peu de viande, certains mettent du fromage, alors ça te remplit bien! T’en a au moins pour 2, 3 heures, avant le vrai repas du soir: du fufu, du pondu, avec un peu de poulet dans la sauce tomate.

À part ta carrière personnelle, tu fais aussi la série de performances et de compilations Moonshine, avec des artistes partout à travers le monde. Il parait que ça a commencé dans des partys de cuisine à Montréal?


Oui, on peut dire ça! Ça a commencé dans la cuisine de mon manager, Hervé. On faisait des petits get-togethers comme ça, où on mangeait et on jouait de la musique, et ensuite ça c’est élargi. C’est en 2014 qu'on a vraiment cherché à en faire un projet.

Et depuis, ça a beaucoup voyagé!

Le tout premier voyage c'était à Paris. Après L.A., Santiago, Kinshasa, Bruxelles, Londres, Lisbonne… la liste continue à s’allonger.

Et vous en préparez bientôt un autre à Montréal?

Oui! On aime ça se déplacer, même à Montréal on cherche des nouveaux quartiers pour faire vivre de nouvelles expériences aux gens. On est contents de pouvoir continuer, et on espère que les gens continuent à être au rendez-vous tous les samedis après la pleine lune.

Qu'est-ce qui est au menu pour toi, ensuite?

J'espère beaucoup de surprises. Sinon il y a la tournée de l'album qui s’en vient cet été, on fait quelques grands festivals, et à l’automne on espère faire quelques dates en Europe. Et restez à l'affût, parce que Moonshine prépare une prochaine compilation.