Quand vous pensez au Canada, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit? Probablement le sirop d’érable, le hockey, Drake et les paysages grandioses. Mais sûrement pas les déchets. Et pourtant, le Canada produit malheureusement plus de déchets par habitant (en anglais seulement) que tout autre pays du monde, soit environ 2,7 kg par jour. 

En réaction à cette statistique troublante, nous sommes de plus en plus nombreux à prendre conscience des déchets que nous produisons et à faire des choix plus durables. C’est le cas de Salomé Royer-Labelle, gestionnaire de trafic à notre bureau de Montréal. 

Depuis le début de son parcours zéro déchet en 2018, Salomé s’efforce de réduire son empreinte écologique en adoptant un mode de vie axé sur la réutilisation des produits. Elle anime une chaîne YouTube où elle présente ses choix durables en matière d’alimentation, de nettoyage et de beauté. Nous l’avons rencontrée pour discuter de ce qui l’inspire et de ses habitudes ainsi que pour obtenir des conseils sur la façon de suivre le mouvement zéro déchet.

Le point de départ 

C’est la vidéo virale de la tortue blessée qui a été le déclencheur pour Salomé. Les tortues confondent le plastique qu’elles trouvent dans l’océan avec de la nourriture et elles se blessent en essayant de le manger. Comme beaucoup d’entre nous, Salomé a été alarmée par la vidéo et s’est fait un devoir de ne plus utiliser de pailles.

Puis, elle a constaté que les pailles n’étaient que la pointe de l’iceberg et elle a entrepris de réduire de façon radicale sa consommation de plastique. Désormais, elle fait ses courses dans des magasins d’aliments en vrac et des boutiques zéro déchet : on ne trouve aucun emballage dans sa cuisine. Même ses produits de nettoyage sont écologiques; elle remplit ses bouteilles dans des magasins de produits en vrac près de chez elle.

L’industrie de la beauté accuse un retard 

Salomé note que les produits de beauté et de soins de la peau aux emballages verts sont rares. Quand elle en trouve, ils coûtent souvent très cher ou alors leur qualité est peu satisfaisante. Il y a un potentiel de marché énorme pour des produits de soins et de maquillage locaux dotés d’un emballage écologique. 

Vous souhaitez produire moins de déchets? 

« Ne vous mettez pas trop de pression et allez-y une étape à la fois, conseille Salomé. Au début, je voulais à tout prix éviter le plastique, mais j’ai réalisé qu’il faut aussi faire preuve de jugement. Un produit fabriqué à Montréal, même s’il est enveloppé dans du plastique, reste préférable à un article dont l’emballage est écologique mais qui vient de l’autre bout du monde. »

Commencez par acheter des ingrédients secs en vrac, comme la farine ou les pâtes, qui sont peu périssables. Essayez d’apporter une bouteille, une tasse ou des ustensiles réutilisables lorsque vous quittez la maison. Et surtout, gardez votre motivation en célébrant les petites victoires. 

Habitudes individuelles et pouvoir politique 

De plus en plus intéressée par le mouvement zéro déchet, Salomé s’est renseignée sur le sujet et a découvert une foule de théories et de personnes mettant de l’avant le concept d’environnementalisme intersectionnel, par exemple @intersectionalenvironmentalist, @queerbrownvegan et @jhanneu. Ces créateurs et créatrices s’intéressent à la perception plus aiguë qu’ont les personnes autochtones, noires et de couleur des changements climatiques et à la façon dont la pollution touche de façon disproportionnée les personnes issues de milieux marginalisés. 

« Les décisions individuelles comme l’adoption d’un mode de vie zéro déchet sont utiles, mais la participation de la communauté est vitale pour que de grands changements s’opèrent. Je m’intéresse de plus en plus à la politique et aux candidats qui se disputent mon vote », conclut Salomé. 

Un vent de changement se fait sentir : des élections auront bientôt lieu au Canada et en France et les gens se mobilisent à l’échelle mondiale. Pour connaître la position des différents partis fédéraux canadiens quant aux changements climatiques, vous pouvez utiliser cet outil.