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Parfaitement atypique : J.J. Sullivan

Le parcours de J. J. Sullivan est loin d’être simple. Avant d’occuper le poste de directeur de la stratégie à Sid Lee Toronto, il a étudié les beaux-arts, a entamé une carrière de designer, et a été tour à tour développeur Web, directeur technique et gestionnaire de produits. Il nous explique ici pourquoi sa trajectoire est en fait tout ce qu’il y a de plus naturel.

 

 « Quand j’étais petit, mon père avait l’habitude d’apporter des bandes dessinées à la maison. Je faisais des croquis de personnages comme Garfield, et je les vendais ensuite cinq sous (ou un prix du genre) à d’autres enfants. J’ai finalement étudié les beaux-arts et j’avais un portfolio rempli de peintures et de dessins, mais j’ai aussi acquis des compétences en informatique et en mathématique — la géométrie, l’algèbre et tout ça. Je me suis retrouvé à Centennial College dans le tout premier programme consacré au design des nouveaux médias, en 1999. J’ai adoré ça. »

 

Heureux soient les mordus de bandes dessinées
« Après mes études, j’ai commencé un stage non rémunéré dans un petit studio de Toronto qui faisait des vidéoclips et des jeux en ligne, bâtissait des sites Web et créait des émissions de télé pour enfants. J’y ai travaillé pendant trois ou quatre ans. J’ai commencé à titre de designer, mais je me suis rapidement rendu compte que j’étais meilleur dans l’élaboration de la structure de l’interface que dans la conceptualisation de son design. Je crois que si j’avais pris un chemin différent, j’aurais peut-être fini par travailler dans le domaine de l’ingénierie. Au lieu de ça, je suis devenu développeur. »

 

Motivé par la soif de comprendre le fonctionnement des choses
« C’est seulement après mon arrivée dans l’univers des agences, alors que j’étais développeur, que j’ai commencé à m’intéresser à la stratégie. J’ai constaté que les stratèges travaillaient davantage en amont, qu’ils prenaient des décisions qui influençaient le travail que je faisais. À 26 ans, j’ai été promu au poste de directeur de la technologie. Autrement dit, le rôle le plus élevé qu’un développeur puisse décrocher. Mais je me suis rendu compte que je n’étais toujours pas là où je souhaitais être dans la chaîne de travail. Quand vous occupez le plus haut poste du service numérique dans un endroit où il n’y a pas de stratège numérique, vous êtes, par défaut, responsable de la stratégie numérique. Je me suis donc concentré sur cet aspect-là de mon travail. Je voulais favoriser un travail exceptionnel à titre de stratège, alors j’ai fini par me joindre à l’équipe de la stratégie. »

 

La stratégie, en gros, c’est aussi de la résolution créative de problèmes
« De nos jours, en marketing, les façons de présenter quelque chose au monde sont infinies. Quand j’étais développeur, je devais créer mes variables et mes méthodes, ainsi que tous les éléments d’un programme, puis décider de la façon dont tout ça allait interagir pour obtenir le résultat souhaité. Le casse-tête est essentiellement le même aujourd’hui : définir la stratégie consiste à définir un système, puis à déterminer son fonctionnement. L’expérience est très similaire, d’un point de vue instinctif. Mais je trouve que c’est beaucoup moins solitaire. »

 

L’ex-mordu de bandes dessinées y trouve toujours son compte
« J’éprouve encore la même satisfaction qui provient du fait d’avoir accompli quelque chose ou de voir quelque chose prendre vie, comme quand j’étais petit. La différence, c’est que maintenant, je l’éprouve un peu plus tard, car le sentiment est associé au travail qui est fait après que mes tâches sont terminées. Plus jeune, tout ce que je voulais était de créer toutes sortes de choses! Maintenant, je fais toutes sortes de choses qui aident d’autres personnes à créer toutes sortes de choses. Des choses qui, je l’espère, ont des effets positifs sur le monde qui nous entoure. »