Faire sa marque : Isabelle Brosseau

Pour souligner l’apport de celles qui innovent quotidiennement et qui n’hésitent pas à enfreindre les règles, voici le premier article d'une série de portraits sur nos leaders créatives.

Souvent, les bons leaders ont des traits de caractère qui, sur papier, semblent s’opposer. C'est définitivement le cas d'Isabelle Brosseau : compatissante, mais déterminée, d'un grand soutien, mais indépendante, ouverte aux idées, mais sûre d'elle-même. Cet équilibre a illuminé son parcours jusqu'au poste de VP création.

 

Originaire de la Rive-Sud de Montréal, Isabelle a grandi dans une famille de fonctionnaires. Des réalistes, comme elle le dit, l’étincelle à l'œil. « Mes parents nous ont toujours dirigés vers des domaines où il y avait des débouchés. Ça m’a pris du temps avant de réaliser que mon tempérament était plutôt celui d’une rêveuse. » Forte des conseils de ses parents, Isabelle a étudié en infographie, un secteur riche en opportunités. Lorsqu'un stage s'est ouvert dans une petite agence du centre-ville nommée Diesel, elle a postulé et a décroché l’emploi.

 

Au cours de son stage dans ce qui allait devenir Sid Lee, Isabelle s'est collée au seul et unique infographiste de l'agence en plus de travailler en restauration les fins de semaine pour joindre les deux bouts. À la fin de son contrat, elle est partie. Pour de bon, pensait-elle. Mais environ un an plus tard, quand Sid a eu besoin d'un infographiste pour une durée de 3 semaines, elle a accepté de le remplacer... et 3 semaines sont devenues 20 ans. Au fil du temps, Isabelle est devenue directrice de la marque, puis productrice créative principale, directrice créative exécutive et enfin : VP création.

 

Lorsqu'on lui demande si elle a toujours eu des qualités de leader, un souvenir profondément ancré refait surface : compter les temps pendant une chorégraphie de patinage artistique à la pré-adolescence. Isabelle a passé une grande partie de son enfance sur la patinoire, un lieu où elle s’est imposée en tant que leader. « J'avais une bonne voix, alors je pense que ça a aidé. Mais il y avait quelque chose de plus. Je savais que mon compte était précis, je sentais que je pouvais diriger. »

Le sentiment d'appartenance est au cœur de l'histoire d'Isabelle. À l'école, elle n'était pas la personne de tous les comités, ni présidente de classe, ni même dans une production théâtrale. Mais le monde du patinage artistique lui a donné les bases pour devenir elle-même. C'est sans doute ce qui a inspiré son engagement à faire de Sid Lee un lieu de travail où les gens se sentent suffisamment en confiance pour s'épanouir. « Chaque matin, je me dis que les gens heureux font du bon travail », dit-elle. Cette philosophie s’est avérée essentielle pour aider l'agence à naviguer à travers la COVID-19 et émerger sur l’autre rive en tant que lieu de travail hybride.

 

Isabelle a deux conseils à donner aux jeunes femmes de l’industrie. Le premier : ne restez pas dans votre coin. « Je ne suis pas une experte, mais je pense que c'est un comportement féminin d'hésiter à demander de l'aide. D'être aussi autonome que possible. Mais ne pas être capable de faire quelque chose par soi-même n'est pas un signe de faiblesse... Il faut avoir confiance en soi pour faire confiance aux autres. » Son second conseil est de se donner deux ans pour tout. Cela vous encouragera à accepter des opportunités sans être accablé par un calendrier intimidant. Si la décision vous convient, 2 ans peuvent en devenir 4, 8... peut-être même 20.

 

Aujourd'hui, Isabelle passe son temps libre dans un endroit qui continue de lui procurer un sentiment familier : la patinoire. Mais elle y joue désormais un rôle différent : celui de présidente du conseil d'administration de l'organisation de sa fille. « Ce n'est pas moi qui l'ai poussée ! s'amuse Isabelle. Je pense que c'était dans son ADN. » Ses avant-midis et ses soirées à l'aréna se déroulent auprès de gens issus de tous les secteurs d'activité : éducation, informatique, fonction publique. Cela l'aide à mettre les choses en perspective, à voir la ville qui l'entoure comme un tout.

« Je me sens très chanceuse. Je pense que, si on mène une vie confortable, on a la responsabilité de donner un peu en retour. Sans juger les gens qui manquent de temps, je pense que c'est ma responsabilité. C'est pourquoi je le fais. »

 

Isabelle Brosseau est peut-être chanceuse. Mais avec elle comme VP création, on l’est tout autant.