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Accessibilité numérique : le visage humain de la conception inclusive

Accessibilité numérique, du design fonctionnel

Une conception efficace est à la fois esthétique et fonctionnelle. De fait, on dira qu’une application ou un site Web est bien conçu si tout le monde, sans exception, peut s’y retrouver.

À l’heure actuelle, 26 % des Américains et 22 % des Canadiens de 15 ans et plus vivent avec un handicap, qu’il soit d’ordre physique, cognitif, neurologique, auditif ou visuel. Quand les sites et applications sont conçus en fonction de l’accessibilité, aucun utilisateur n’est pénalisé dans sa recherche d’informations. Néanmoins, il existe encore des obstacles numériques dont nous ne sommes pas nécessairement conscients. Des paramètres comme le ratio de contraste et l’imprécision des hyperliens peuvent faire la différence entre trouver l’information voulue, prendre rendez-vous, acheter un produit... ou pas.

Les gens s’en remettent plus que jamais au Web pour leurs besoins de base. Par ailleurs, les handicaps couvrent un large spectre; ils peuvent aussi être temporaires ou circonstanciels, advenant un bris de lunettes, par exemple.

Dans les prochaines lignes, trois ambassadeurs de la conception inclusive nous donnent leurs points de vue sur le sujet. Consultant en accessibilité numérique, Keith Bundy cumule plus de 40 ans d’expérience, étant lui-même aveugle. Corina Boland, notre directrice principale de la croissance et de l’innovation, et Jean-François Lavigne, notre directeur de la stratégie Expérience et recherche utilisateur, abordent aussi la place de l’accessibilité dans leurs domaines respectifs.

 

L’accessibilité numérique, c’est quoi au juste?
Grosso modo, l’accessibilité numérique vise à ce que les sites Web et les applications mobiles soient adaptés aux besoins des personnes vivant avec un handicap, ce qui comprend des méthodes de conception inclusive, présentées ci-après, et l’utilisation de technologies fonctionnelles comme Be My Eyes et Aria.

Voici les règles d’or de Keith, Corina et Jean-François pour assurer l’accessibilité de la conception Web.

 

L’heure est au changement
Comme le dit le vieil adage : rien n’est permanent, sauf le changement.

L’accessibilité est un enjeu de culture, et non de TI. Corina recommande aux entreprises de tenir compte des idées à l’interne, puis des messages à l’externe, pour transformer la marque au lieu de s’en remettre seulement aux outils et aux normes. Après tout, note-t-elle, « la fibre morale d’une marque est mise à mal quand on ne garde pas les intérêts de tous en tête ».

 

Des repères clairs pour la navigation
La cohérence permet aux utilisateurs et aux appareils fonctionnels de naviguer avec aisance d’une page à l’autre. Il importe donc que l’interface de navigation soit uniforme sur chaque page, avec la même couleur et le même appel à l’action (par exemple, ne pas alterner entre « s’inscrire » et « s’enregistrer »).

 

Des contrastes efficaces
Pour respecter la Loi canadienne sur l’accessibilité, les pages Web doivent avoir un ratio de contraste d’au moins 4.5:1 (le noir et blanc, par exemple, a un ratio de 21:1). Sinon, les personnes avec un handicap visuel risquent de ne pas distinguer le texte de l’arrière-plan. Plus il y a de contraste, plus le contenu est lisible à l’écran.

 

Des liens bien nommés
Pour gagner du temps, les utilisateurs de lecteurs d’écran peuvent régler le logiciel pour qu’il traite les hyperliens seulement. Donc, si les hyperliens manquent de précision (pensons à « cliquer ici » ou « en savoir plus »), l’internaute pourrait ne pas savoir à quoi ils renvoient.

Des liens indiquant clairement où ils mènent, ou même dotés d’une courte description, garantissent l’accessibilité pour tous.

 

Et vous?
Vous ne savez pas trop si votre site Web est accessible? Il existe des outils en ligne pour le vérifier. SiteImprove, entre autres, est un logiciel qui analyse des paramètres comme ceux détaillés plus haut et qui donne des pistes concrètes pour rendre votre site Web plus inclusif.

La société devient de plus en plus consciente de la marginalisation involontaire des gens vivant avec un handicap, et le changement s’opère rapidement. L’accès à l’information est un droit humain : il est maintenant temps pour les marques de communiquer et d’agir dans une optique d’inclusion. Comme l’explique Jean-François, « le handicap se dit d’un conflit entre les aptitudes fonctionnelles d’une personne... et le monde que nous avons bâti ».

Alors, au moment de créer un site, une appli ou même une marque, assurons-nous donc de ne laisser personne de côté.