Travailler son leadership… en regardant Star Wars? — quatre questions à Garcí Iñigo
On le savait, que Garcí Iñigo était geek (il a quand même un ÉNORME robot en LEGO sur son bureau), mais pas au point de le savoir inspiré par Star Wars dans son travail! En initiant sa fille de 9 ans à l’univers de La Guerre des étoiles, notre directeur groupe conseil a réalisé qu’il y avait dans l’œuvre de George Lucas des parallèles avec le monde du travail et, plus particulièrement, avec sa propre expérience dans diverses entreprises. La semaine dernière, dans le cadre de l’Agile tour Montréal, il a présenté ses conclusions sur le sujet dans une conférence intitulée : Ce que Star Wars m’a appris sur le leadership. On l’a rencontré pour qu’il nous en dise plus.
01 — On peut travailler notre leadership en regardant Star Wars, vraiment?
Il ne faut pas sous-estimer le message que Star Wars véhicule sur le leadership individuel. Le développement des deux personnages Skywalker – Luke et Anakin – nous apprend que nous sommes responsables des choix que l’on fait et que ces derniers ont un impact sur notre destinée. Une autre leçon que l’on peut en tirer, c’est que le leadership ne vient pas avec un titre : nous sommes responsables du leadership que l’on veut avoir, ou que l’on choisit d’avoir. Les personnages de Luke, d’Obi-Wan et même de Han Solo le prouvent.
02 — Qu’apprend-on sur le leadership en observant les rebelles de l’Alliance?
La phrase qui est la plus importante pour moi est prononcée par Qui-Gon Jinn : le don de la parole ne te rend pas intelligent (de l’anglais « The ability to speak does not make you intelligent »). Je remarque qu’en milieu de travail, dans des positions de leadership, on tient pour acquise la valeur de notre parole et le fait d’être un leader peut parfois conférer un droit automatique à la parole et à être écouté. Or, quand on occupe des rôles du genre, il faut savoir écouter, analyser et comprendre avant de prendre la parole. Il m’est arrivé d’entrer en poste et de me prononcer sans connaître le contexte et la réalité de mon équipe et c’est dans ces situations que l’on peut froisser des gens. On attend d’un leader qu’il agisse, alors que souvent il doit plutôt écouter, accompagner, questionner et guider. Obi Wan et Yoda ont cette approche. Sur Dagoba, Yoda ne prend pas de décisions pour Luke quant à ce qu’il doit faire. Il lui pose 1000 questions, il le met au défi, mais il ne le force pas.
03 — Y a-t-il vraiment des leçons à tirer du leadership de Darth Vader?
Tout à fait. Le leadership par la peur est une forme de leadership qui peut être employée en milieu de travail. Et il est malheureusement extrêmement efficace…Dans Le retour du Jedi, lorsque Darth Vader questionne le commandant JerJerrod sur l’avancement des travaux de la deuxième étoile de la mort, il exerce un leadership de domination. En entreprise, c’est une tactique qui s’utilise à l’occasion, mais elle a ses revers, car elle crée une démobilisation et un désengagement rapide des employés. Par chance, la société évolue et ces pratiques sont de moins en moins tolérées et de plus en plus dénoncées… et les patrons, à l’instar de Darth Vader, ne peuvent pas non plus étrangler leurs employés à distance avec un seul mouvement de doigts [rires]. De toute manière, dans le travail créatif que nous faisons, cette approche ne peut pas fonctionner.
04 — Plusieurs fans de Star Wars ne se gênent pas pour lever le nez sur les plus récentes trilogies. Êtes-vous du nombre?
[Rires] On peut avoir de sérieux débats sur les choix esthétiques des épisodes 1, 2 et 3, mais la philosophie de base de Star Wars y est bien présente. Je trouve que le développement du personnage d’Anakin est super intéressant aussi. Après, il y a des trucs qui sont inexcusables comme Jar Jar Binks, mais c’est un autre débat. Les épisodes 7 et 8 ont des tournures intéressantes aussi, mais en général, tous les épisodes de la saga abordent tous la même question de base : comment fait-on des choix et comment sommes-nous solidaires de ceux-ci? Voilà l’essence philosophique de Star Wars. Et c’est toujours efficace, parce que ça touche les gens.