Pourquoi les gens qui pensent avec l’hémisphère droit vont sauver le monde, selon l’auteur Daniel H. Pink

En 2005, vous avez publié L’homme aux deux cerveaux, qui démontre que les qualités associées à l’hémisphère droit sont essentielles dans le monde d’aujourd’hui. À ce moment-là, les ordinateurs n’avaient pas les capacités pour prendre en charge les tâches de cet hémisphère, contrairement à celles associées à l’hémisphère gauche comme la pensée analytique et le calcul. Est-ce que c’est toujours vrai maintenant que l’IA fait partie de notre réalité?


Oui, mais l’IA a progressé beaucoup plus rapidement qu’on – moi y compris – l’avait estimé. Par exemple, dans le livre, j’explique comment les logiciels de l’époque pouvaient à peine reconnaître les visages et encore moins lire les émotions sur un visage. Aujourd’hui, les machines y parviennent plutôt bien, tandis que les grands modèles de langage sont capables d’écrire de la poésie et de la musique pas mal du tout. Cela dit, l’idée générale de ce livre tient toujours. Nous allons devoir déployer des compétences complémentaires à l’IA plutôt que d’y faire concurrence. 


Sid Lee croit que l’intelligence atypique est essentielle pour parvenir à des solutions créatives aux problèmes d’entreprise. Croyez-vous que l’atypisme pourrait devenir un avantage d’affaires?

 

C’est certain. Si tout le monde pense de la même manière, ce n’est plus vraiment une façon de penser. Selon moi, l’IA va nous aider à développer des façons de penser, à la fois linéaires, non linéaires et divergentes.

Dans votre livre, vous parliez du pouvoir du storytelling avant que ça devienne à la mode. Pensez-vous que c’est aussi important aujourd’hui qu’en 2005? 

 

Absolument. Les humains sont fascinés par les histoires. C’était vrai quand nous étions dans la savane et c’est encore vrai aujourd’hui à travers nos écrans. La capacité à raconter des faits ainsi que des événements et de les mettre en contexte d’une manière qui vienne toucher une fibre émotive, c’est un superpouvoir.